Les fonctionnalités d'un outil SOLAP idéal sont regroupées ici suivant trois familles de critères souhaitables.
La première famille de critères considère les possibilités relatives à la visualisation des données :
plusieurs types d'affichage : tableaux, diagrammes statistiques horizontaux ou verticaux, "camemberts", cartes simples pour représenter des éléments sélectionnés parmi une dimension, cartes multiples pour visualiser par exemple l'évolution temporelle d'un phénomène, cartes avec des diagrammes en surimpression ;
synchronisation des opérations entre les différents affichages : l'utilisateur observe l'information sous différentes perspectives, par exemple un tableau pour les détails, un diagramme pour comparer, la carte pour établir des corrélations spatiales. Pour ne pas perturber son processus d'analyse, les différentes représentations doivent rester cohérentes entre elles. Une opération effectuée sur un type d'affichage se répercute automatiquement sur les autres (exemple : un forage depuis une carte implique un rafraichissement des tableaux ou diagrammes) ;
représentation de plusieurs mesures à la fois : ce critère implique la construction de cartes complexes ;
affichage de données de contexte : possibilité d'obtenir de l'information supplémentaire, non représentée dans les diagrammes ;
gestion de la sémiologie graphique : l'utilisateur doit pouvoir personnaliser une charte graphique de couleurs associées aux catégories de données et types de variables, les couleurs définies doivent rester cohérentes entre les différentes représentations ;
légende interactive avec des possibilité de modification.
La seconde famille de critères considère les possibilités liées à l'exploration des données :
opérations d'exploration disponibles dans tous les affichages : l'utilisateur doit pouvoir utiliser les opérateurs OLAP (forage, etc.) depuis les diagrammes, tableaux et cartes ;
fonctions d'analyse spatio-temporelle métriques et topologiques ;
gestion de la dimension temporelle à l'aide d'une ligne du temps ;
ajout de mesures calculées ;
filtrage sur les membres des dimensions : multiples possibilités de sélections.
Cette troisième famille de critères considère les différents supports proposés quant aux structures des données :
support pour plusieurs dimensions spatiales géométriques à la fois : une mesure peut nécessiter par exemple la prise en compte d'une dimension de réseau électrique (des lignes) et d'une dimension de départements (des polygones) ;
support pour toutes les primitives géométriques et leurs complexes : l'ISO (International Organization for Standardization)) propose le schéma 19107 qui définit un ensemble de types de données spatiales (points, réseaux de lignes et de polygones, etc.) et d'opérateurs associés ;
support pour la généralisation automatique et la représentation multiple : le processus de généralisation consiste à pouvoir réduire la complexité de la carte en fonction de l'échelle, en gardant une certaine qualité esthétique. La généralisation demande des calculs complexes qui peuvent être pré-calculés et stockés dans une base de données à représentations multiples : elle stocke le même phénomène à différents niveaux de détails thématiques et géométriques ;
support pour le stockage des données géométriques historiques : implique de tenir compte des éventuelles variations des dimensions dans le modèle multidimensionnel (exemple : l'URSS disloqué en 15 nouveaux pays) ;
support pour différentes sources de données : lors du processus d'intégration des données spatiales, le système doit pouvoir manipuler la plupart des formats fournis par les principaux constructeurs (.shp
d'ESRI, .MIF/MID
de Mapinfo, etc.).
De surcroît, ces familles de critères peuvent être complétées par des considérations liées aux performances : la solution est-elle suffisamment rapide (moins de dix secondes dans tous les cas) ? Quelles quantités de données supporte-t-elle de manipuler sans dégradation ? La définition de l'approche SOLAP suggère également sa simplicité : qu'en pense l'utilisateur final ?
Une série de considérations liées à l'architecture de la solution peut également être menée : accès Web, application de bureau, quelles possibilités pour une application mobile ? Quelle compatibilité entre le client et les serveurs OLAP, quels types de SIG peuvent être combinés ? Dans une version Web, quelle charge d'utilisateurs le serveur supporte-t-il, avec quel niveau de sécurité quant à l'accès aux données (confidentialité, gestion des droits en lecture écriture) ?
En outre, l'organisation désirant déployer une solution SOLAP peut requérir un ensemble de critères liés à la qualité et aux principes du génie logiciel : l'outil est-il suffisamment générique pour répondre à de nombreux besoins ? Quelle évolutivité propose-t-il, via des librairies, des API (Application Programming Interface), moyennant quel effort de développement, quelles technologies, quels standards, quel support ?
La liste de critères de l'outil SOLAP idéal est donc ici loin d'être exhaustive. Avant d'aborder dans le prochain chapitre une analyse comparative, les sections suivantes présentent quelques grandes tendances de solutions mises en oeuvre actuellement.